Témoignage de Corinne MONMANEIX PDG de Codechamp

Durant la journée de l’économie, le 15 octobre différents témoins viendront apporter leur éclairage. Parmi les 14 témoins: Corinne MONMANEIX  PDG de  Codechamp à Champagnat (23)

Quelles sont les difficultés que vous rencontrez pour le recrutement ?

Le milieu rural n’est pas le problème majeur, je constate les mêmes difficultés chez mes collègues parisiens. Les candidatures spontanées n’existent plus, beaucoup de recrutement ont été fait à la suite de stage ce qui devient difficile aujourd’hui car un bac pro va vers un BTS, un Bac +2 part faire un bac+5 et dans notre entreprise nous avons besoin d’opérateurs et des techniciens pas que de bac+ 5.

Le plus flagrant c’est que le niveau général baisse, ils ont un niveau plus faible que mes anciens BEP. Nous avons plus de mal à recruter des opérateurs que des ingénieurs.(La formation qui existait dans le bassin de vie de l’entreprise il y a encore une dizaines d’année a été supprimé).

Pour les opérateurs on part sur une formation initiale la plus large possible pour avoir des candidats ensuite le recrutement se fait sur le savoir être et on forme. C’est un pari sur l’avenir car une fois formé rien nous garantit que la personne va rester (nous avons déjà eu des échecs et dans cette situation il n’y a pas de retour sur investissement, on subit).

On a aussi des satisfactions, je pense à une ancienne vendeuse en boulangerie, on l’a formée de A à Z, elle est devenue câbleuse circuits imprimés, c’est une fierté. Les méthodes de recrutements ont changé, les candidats choisissent la société dans laquelle ils veulent travailler et s’ils ne viennent pas jusqu’à nous, nous aurons du mal à nous vendre ! Sur l’organisation du travail on essaie d’être souple tout en préservant des règles, par exemple avec des horaires modulables suivant la vie familiale, des absences autorisées avec récupérations. Mais pour lisser les fluctuations de production, on demande à chacun d’être polyvalent, c’est stratégique pour nous, tous les nouveaux embauchés sont recrutés dans ce sens. Depuis plusieurs années de beaux montants d’intéressement sont distribués et auxquels on ajoute une prime supplémentaire. Les codes de la relation au travail ont changé et on ne connait pas encore les nouveaux. On a une chance, c’est l’attrait du secteur spatial et militaire, le hightech passionne et on doit relever des défis tous les jours, il n’y a pas de travail à la chaine.

Garder de l’optimisme

Cela dit, je reste optimiste et il faut reconnaitre qu’on arrive toujours à trouver le futur salarié, c’est une question de temps. Le milieu rural attire, on se loge facilement et puis les grandes villes sont devenues saturées, Bordeaux ou d’autres perdent de leur attrait, les gens veulent une autre vie que peut leur offrir la campagne. La plupart des salariés sont à quelques minutes de chez eux, on n’a pas d’embouteillages, après la journée de travail , ils peuvent avoir une seconde vie. La grande majorité des salariés est propriétaire avec un bout de terrain.

La campagne est à la mode on devrait être bientôt submergé de demande !